Christine de Pizan/Fortunée Briquet

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CASTEL, (Christine de Pisan, Dame) née à Venise en 1364. Dès l'âge de cinq ans, elle vint en France avec son père, Thomas de Pisan, fameux astrologue, que Charles V avait appelé près de lui. Sa beauté et son esprit la firent rechercher en mariage par un grand nombre de personnes de distinction. Un jeune gentilhomme de Picardie, Etienne Castel, se fit remarquer par son mérite. Il obtint les suffrages du père et le coeur de la fille. Christine lui donna sa main en 1379. Veuve à 25 ans, avec une fille et deux fils, elle fut accablée d'un grand nombre de procès. L'étude la consola de sa mauvaise fortune. Elle possédait entr'autres langues le grec et le latin. Ses ouvrages lui acquirent l'estime non-seulement des Français, mais encore des étrangers. Elle reçut des gratifications de plusieurs princes. Le duc de Milan et le roi d'Angleterre lui firent des offres très-avantageuses: elle préféra sa patrie adoptive. Christine était douce et modeste. L'éclat de la fortune ne put l'éblouir, et l'adversité n'abattit point son courage. L'abbé Leboeuf donna la Vie de Christine. Boivin fit paraître une Dissertation sur la vie et les écrits de cette femme célèbre. On trouve son portrait dans quelques-uns de ses livres: la plus parfaite de toutes ces miniatures, selon Boivin, est celle qui se trouve dans le manuscrit 7395 de la Bibliothèque nationale, à la tête de l'ouvrage intitulé: La Cité des Dames.

On lui doit: Vision de Christine. Elle y fait mention de 15vol. qu'elle avait composés. Depuis, elle ajouta à ce nombre onze autres volumes. -- Vie de Charles V, divisée en trois livres, imprimée dans le 3e. vol. des Dissertations sur l'Histoire Ecclésiastique de Paris. Elle écrivit cette Histoire à la prière de Philippe-le-Bon, duc de Bourgogne, C'est l'ouvrage en prose qui lui fait le plus d'honneur. -- Les Cent Histoires de Troye, en rimes, Paris, Philippe Pigouchet, in-4., goth. Cette production est la même dont* parle Boivin, sous le titre: Roman d'Othea, ou Épître d'Othea à Hector. -- La Cité des Dames. -- Le Livre des Trois Vertus, imprimé sous le titre de Trésor de la Cité des Dames, Paris, Jean André, 1536, in-8. Claude Joly a placé cet ouvrage au rang de ceux qu'on a faits pour l'institution des princes. -- Le Chemin de longue étude, traduit de langue romanne en prose française, par Jean Chaperon, dit Lassé de Repos, avec cette épigraphe: Tout par Soulas, Paris, Etienne Groulleau, 1549, in-16. Cette production, dédiée à Charles VI, est une des plus agréables de Christine; elle y a déployé tout ce que la nature lui avait donné de talens poétiques. Claude Joly a mis cet ouvrage au nombre de ceux qui sont nécessaires pour l'institution des princes. -- Épîtres sur le Roman de la Rose. -- Le Livre des faits d'armes et de chevalerie. -- Lettres à la reine Isabelle. -- Les Proverbes moraux, ou le Livre de Prudence. -- Cent Balades. -- Lais. -- Virelais. -- Rondeaux. -- Jeux à vendre, autrement Vente d'Amours. -- Épître au dieu d'Amour. -- Le Début des deux Amans. -- Le Livre des Trois Jugemens. -- Le Livre dudit de Poissy. -- Les Dits moraux, ou les Enseignemens que Christine donne à son fils. -- Le Livre de Mutacion de Fortune. -- Ses poésies ont été imprimées en partie à Paris, 1549, in-12. Celles qui sont restées manuscrites, se trouvent dans plusieurs Bibliothèques, entr'autres à la Bibliothèque nationale. Ses ouvrages sont remplis d'une douce et pure morale.

  • Erratum: la même dont, lisez la même que celle dont.
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