Louise de Lorraine

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Louise de Lorraine
Louise de Lorraine-gallica.jpg
Titre(s) Reine de France
Conjoint(s) Henri III, roi de France
Dénomination(s) Louise de Vaudémont
Biographie
Date de naissance 1553
Date de décès 1601
Notice(s) dans dictionnaire(s) ancien(s)
Dictionnaire Hilarion de Coste (1647)


Notice de Jacqueline Boucher, 2003.

Louise de Lorraine est la fille de Nicolas de Lorraine, comte de Vaudémont, prince peu fortuné, et de Marguerite d'Egmont. Bien traitée par la seconde épouse de son père, Jeanne de Savoie, et plutôt mal par la troisième, Catherine de Lorraine Aumale, attachée à ses nombreux demi-frères et soeurs, elle reçoit une éducation simple, fondée sur la piété, et apprend les usages mondains à la cour de Nancy, où elle est placée dès l'âge de dix ans auprès de la duchesse Claude, épouse de Charles III de Lorraine. Difficile à marier à cause de sa relative pauvreté, mais d'une beauté qui deviendra célèbre (elle est grande, blonde, dotée d'un profil de médaille), elle est remarquée par le frère de la duchesse, le futur Henri III, lorsqu'il s'arrête à Nancy à la fin de 1573. Devenu roi de France en 1574 et pressé par sa mère Catherine de Médicis de se marier, il ne s'y décide qu'après la mort de Marie de Clèves, son grand amour; il choisit alors Louise, à la surprise générale. Le mariage a lieu à Reims, le 15 février 1575, deux jours après le sacre du roi. Les deux époux paraissent très épris l'un de l'autre et ils resteront très proches malgré les difficultés; ils se retirent souvent dans le petit château d'Ollainville (Essonne), que le roi achète en 1576 pour en faire leur résidence privée, et qu'il offre à Louise.
Ayant peu de goût pour la politique et peu l'habitude des fastes, Louise s'intègre assez rapidement à la cour après une courte période de tension avec sa belle-mère. Elle aime et pratique la danse, grande passion du roi. En 1581, elle organise le célèbre Ballet comique de la royne, ancêtre de l'opéra, dû à Beaujoyeux et La Chesnaye (Nicolas Filleul), dans lequel elle tient un rôle. Son malheur, au-delà des infidélités de son époux, est de ne pouvoir enfanter. Enceinte dès les premières semaines de son mariage, elle a fait une fausse-couche en avril ou mai 1575, suite à une purgation prescrite par des médecins, puis a contracté une maladie qui l'a rendue stérile. Les cures thermales et autres traitements, les pèlerinages et prières publiques ou privées se succèdent tout au long du règne. La reine craint d'être répudiée, d'autant que s'ouvre en 1585, après la mort sans héritier du dernier fils de Catherine de Médicis, une crise de succession qui débouche sur la dernière guerre de religion du siècle. L'héritier présomptif est en effet le protestant Henri de Navarre. Très catholique, Louise souffre en outre de voir ses frères et cousins se faire chefs de la Ligue contre Henri III, qui a reconnu son beau-frère comme son successeur. Les deux rois ayant uni leurs forces au printemps 1589, elle fait au Béarnais bon accueil lorsqu'ils se rencontrent. Désespérée par l'assassinat d'Henri III (août 1589), elle reste fidèle à ses volontés: elle se rallie à Henri IV dès avant sa conversion puis lui offre ses services pour négocier la soumission de son frère le duc de Mercoeur, chef de la Ligue en Bretagne, mais les conférences d'Ancenis (fin 1594-début 1595) échouent. Elle échoue également dans ses différentes demandes (au roi, au Saint-Siège) pour que soient punis le commanditaire supposé de l'assassinat d'Henri III (le duc de Mayenne) de même que l'ordre des jacobins d'où venait l'assassin.
Retirée à Chenonceaux, propriété de Catherine de Médicis qui la lui a léguée (janv. 1589), Louise connaît de grosses difficultés d'argent, aggravées par les manoeuvres de Gabrielle d'Estrées pour s'emparer du domaine en traitant avec les créanciers de Catherine et les siens. Elle finit par le céder à sa nièce, fille du duc de Mercoeur, lorsque celui-ci se rallie à Henri IV en négociant les fiançailles de sa fille avec César de Vendôme, fils de Gabrielle et du roi (1598). Elle meurt à Moulins en janvier 1601, réaffirmant dans son testament sa fidélité à son époux et demandant à Henri IV de tenir sa promesse: faire inhumer son prédécesseur dans la chapelle des Valois à la basilique de Saint-Denis.
Les contemporains de Louise de Lorraine ont loué ses grandes qualités, affirmant souvent qu'Henri III n'aurait pu faire meilleur choix parmi les princesses européennes. Elle a toutefois été éclipsée de son vivant par d'autres femmes plus impliquées dans la vie politique ou plus désireuses de briller à la cour, et sa mémoire n'a pas laissé beaucoup de traces dans l'histoire. On lui reconnaît néanmoins unanimement le mérite d'avoir été, dans une époque troublée, un soutien indéfectible de la monarchie.

Oeuvres

  • Correspondance : «Cinquante lettres inédites d'une reine de France, Louise de Lorraine, femme de Henri III», publiées par Michel François, Annuaire-Bulletin de la Société de l'Histoire de France, 1943, p.127-165.

Choix bibliographique

  • Baillon, Charles de. Histoire de Louise de Lorraine, reine de France, 1553-1601. Paris, L. Techener, 1884.
  • Boucher, Jacqueline. Deux épouses et reines à la fin du XVIe siècle. Louise de Lorraine et Marguerite de France. Saint-Étienne, Publications de l'université de Saint-Étienne, 1995.

Choix iconographique

  • Adhémar, Jean. De François Ier à Henri IV. Les Clouet et la cour des rois de France (cat. d'expo, Bibliothèque Nationale de France). Paris, Bibliothèque Nationale, 1970.

Jugements

  • «On a vu en Louise un modèle d'amour conjugal, de piété et de charité.» (Antoine Malet, Vie, piété et sage oeconomie de Louyse de Lorraine, reine de France, Paris, E. Foucault, 1619).
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