Les Reines de France au temps des Bourbons

Simone BERTIÈRE

4 vol. Paris, Editions de Fallois

  • Vol. 1 – Les deux régentes, 1996

Quel était le sort réservé aux reines dans l’ancienne France ? Simone Bertière poursuit ici l’enquête commencée au temps des Valois. Avec Henri IV s’est installée une nouvelle dynastie, celle des Bourbons. Pendant les deux premiers tiers du XVIIe siècle deux reines occupent le premier plan, comme reines régnantes, puis comme régentes et reines mères. Par leur longévité, leur force de caractère et leur rôle politique exceptionnel, Marie de Médicis et Anne d’Autriche méritent qu’on s’attarde sur elles.
Pourquoi les évoquer ensemble ? Ce sont les dernières régentes de notre histoire. Confrontées aux mêmes épreuves, aux mêmes difficultés, aux mêmes devoirs, elles y ont fait face différemment, surtout dans leurs relations avec leurs fils. Belle-mère et belle-fille, elles furent rivales, puis alliées face à l’énigmatique Louis XIII. À leurs côtés, deux cardinaux ministres de grande envergure, Richelieu et Mazarin. Tous ces personnages sont les acteurs de drames domestiques à multiples péripéties, où se jouait aussi l’avenir de la France.
Ces deux biographies entremêlées joignent à la finesse de l’analyse psychologique la rigueur de l’exposé politique. Scrupuleusement fidèles à l’histoire, elles tentent de faire revivre toute une époque dans un récit animé, coloré, parfois souriant, qui se voudrait aussi une contribution à l’histoire des mentalités et des murs.

  • Vol. 2 – Les Femmes du Roi-Soleil, 1998

Des deux épouses de Louis XIV, l’une a le titre mais pas les capacités, l’autre a les capacités, mais, trop mal « née », elle ne peut prétendre au titre.
Aux côtés de l’insignifiante Marie-Thérèse et de l’énigmatique Mme de Maintenon gravite autour du roi toute une galaxie de femmes, ornements de sa cour, dont l’amour le stimule ou dont l’admiration lui renvoie le reflet de sa grandeur. On rencontrera ici les principales d’entre elles : ses maîtresses, bien sûr, notamment La Vallière et Montespan; mais aussi ses amoureuses déçues, comme Marie Mancini ou la Grande Mademoiselle; ses deux belles-surs successives, Henriette d’Angleterre et Madame Palatine, qui ont tenu auprès de lui une place de premier plan ; et enfin sa bru la Grande dauphine, et sa belle-petite-fille la duchesse de Bourgogne, qu’il traitait en reines, qui en ont rempli un temps les fonctions et qui l’auraient été si la mort n’en avait décidé autrement.
Toutes ces femmes ont souffert de l’héliocentrisme écrasant du souverain. Elles lui disputent la vedette dans ce récit alerte, strictement fidèle à l’histoire, qui tente de ressusciter, sous ses aspects plaisants ou tragiques, le Grand Siècle tel qu’ont pu le vivre celles qui touchaient de trop près au Soleil.

  • Vol. 3 – La Reine et la favorite, 2000

Louis XV, que son métier ennuie parce qu’on lui a infligé trop tôt des tâches trop lourdes, laisse prendre aux femmes qui l’entourent une place prépondérante. Fiancé à onze ans à une Espagnole, marié à quinze à une Polonaise, il débute sa carrière de séducteur par les trois surs de Nesle, avant que ne s’installe auprès de lui pour vingt ans Mme de Pompadour. Son épouse, Marie Leszczynska, forte de sa progéniture, se pose en gardienne de la tradition dans une cour où la brillante favorite, issue des milieux financiers parisiens, apporte un souffle de modernité. Les vains efforts pour faire chasser la marquise rythment de leurs péripéties dramatiques ou plaisantes un récit qui la voit chaque fois rebondir, jusqu’à faire fonction de premier ministre.
Autour d’eux trois se profile toute la famille, avec les cousins de Madrid et surtout avec les enfants du couple royal : le dauphin et ses deux épouses successives, dont la charmante Marie-Josèphe de Saxe ; plus une ribambelle de filles, dont seule l’aînée trouvera preneur. Des naissances, des amours, des conflits, des morts, sur fond de difficultés politiques croissantes. La monarchie absolue se décompose lentement, incapable de s’adapter aux changements qui travaillent la société : lorsque meurent la favorite, puis la reine, son destin est pratiquement scellé.
On retrouve dans ce volume ce qui fait le charme des précédents : le goût du concret, le sens de la vie, le mélange de tendresse et d’humour.

  • Vol. 4 – Marie-Antoinette, l’insoumise. Paris, Editions de Fallois, 2002

L’Insoumise : un titre singulier, qu’appelle une image de Marie-Antoinette largement renouvelée par une relecture critique des sources. Contrairement à une légende tenace, elle n’est ni douce, ni timide. L’acharnement qu’elle déploie pour obtenir ce qu’elle désire n’a d’égal que la résistance qu’elle oppose à ce qui lui déplaît. Face aux servitudes écrasantes qui sont le lot d’une reine de France, elle se rebelle, refuse de se sacrifier à sa fonction, prétend mener une vie indépendante, conforme à ses goûts, sans mesurer qu’elle donne prise à la calomnie et s’aliène l’opinion. Mais son énergie, son intransigeance, longtemps galvaudées pour des objets frivoles, lui vaudront d’atteindre dans l’ultime épreuve à une authentique grandeur.
À ses côtés, deux personnages de premier plan, sa mère, l’impératrice Marie-Thérèse, et son mari. Sur le roi Louis XVI, si maltraité par les biographes de la jeune femme, les documents d’archives apportent des révélations capitales. Toute l’histoire des relations conjugales du couple royal est donc reprise ici à zéro, sur des bases nouvelles.
Fidèle à son goût pour la peinture de société, Simone Bertière a fait place à d’autres figures importantes de cette époque, de Louis XV vieillissant et de sa dernière maîtresse la Du Barry à quelques-unes des têtes d’affiche de la Révolution française, comme Mirabeau et Barnave. Tout un monde sur le point de sombrer dans la tourmente.
C’est donc un quart de siècle d’histoire de France, un des plus tumultueux, qui est évoqué ici. Mais la politique, omniprésente, est présentée de façon aussi objective que possible, hors de tout esprit partisan.